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D'ART

Eleazar

Peintre espagnol, vit et travaille à Barcelone.

http://www.eleazar.es

Eleazar n'est pas un peintre à la mode. Dans son cas, le texte précède l'image. "Si je n'ai pas de phrase, je n'ai pas de tableau", explique-t-il en haussant les épaules. Dans son œuvre, la structure du tableau et la documentation sont des processus incontournables, sans lesquels ils ne se met pas à découper des journaux ou des partitions et encore moins à peindre. "C'est important de savoir de quoi on parle. Un tableau nécessite plus de temps d'observation que d'exécution. Il est comme le vin... Il doit reposer".

Une fois le travail achevé, Eleazar use de son sixième sens pour évaluler sa toile. "Sais-tu quand un tableau fonctionne?Quand il te fait danser. A ce moment-là, tu partages quelque chose de très émotionnel", dévoile-t-il avec un interminable sourire.

 

Avec une carrière de plus de trente ans, ses collages se distinguent par le regard ludique qu'ils portent sur les grands thèmes de la peinture: la famille, le nu féminin ou la mystique religieuse. "Ce sont les grands classiques. Tu n'as rien d'autre que ce que tu connais déjà et ce que tu peux apporter, ta propre histoire..."

Impliqué viscéralement dans tout ce qu'il peint et avec un style qui lui confère une personnalité remarquable, Eleazar se trouve particulièrement à l'aise quand il peut déployer son splendide sens de l'humour et son ironie. Si quelque chose devait caractériser son travail, ce serait la critique satirique, sur un ton humoristique, des thèmes sociaux et politiques qu'il exprime dans chacune de ses œuvres, car elles sont toutes remplies d'une certaine ironie, d'irrévérence et de désinvolture, sans jamais tomber dans la vulgarité ou dans l'obscénité gratuite. L'intention de l'artiste n'est pas d'offenser, mais de critiquer dans la mesure du possible les situations qui méritent de l'être. Ça oui, sans céder au politiquement correct, qu'il a en horreur en raison de ses faux-semblants et de sa tromperie. Parfois, comme il le dit lui-même, la provocation est nécessaire pour atteindre une certaine maturité, l'intransigeance et les préjugés récalcitrants étant les symptômes d'une censure qui confond les parties avec le tout.